BP dépasse les prévisions avec un bénéfice trimestriel de 3 milliards de dollars
La société britannique, BP, a publié aujourd’hui les résultats du 4ᵉ trimestre de l’année dernière 2024. Les résultats annoncés ont dépassé les prévisions, avec un bénéfice de 3 milliards de dollars pour le quatrième trimestre. Les actions de la société étaient en hausse de plus de 5% à 12 h 00 GMT mardi, à la suite de l’accélération inattendue du programme de rachat d’actions.
Le bénéfice ajusté du quatrième trimestre de BP, s’est élevé à 2,99 milliards de dollars, dépassant les prévisions de 2,77 milliards de dollars dans une enquête fournie par la société auprès des analystes.
Les résultats trimestriels, soutenus par le fort trading de gaz, ont porté le bénéfice annuel du géant de l’énergie à 13,8 milliards de dollars pour 2023, bien que ce chiffre soit moitié moins élevé que celui de l’année précédente, en raison du refroidissement des prix du pétrole et du gaz et de la baisse des marges bénéficiaires du raffinage.
Ces bénéfices sont un soulagement pour le PDG Murray Auchincloss après que la société ait largement manqué les prévisions lors des deux trimestres précédents.
Auchincloss est devenu PDG permanent en janvier après avoir été nommé PDG par intérim le 12 septembre, lorsque Bernard Looney a démissionné brusquement pour ne pas avoir pleinement divulgué les détails de ses relations personnelles passées avec des collègues.
« Alors que nous avançons vers 2025, nous allons nous concentrer sur la simplification de l’entreprise », a-t-il déclaré. « Nous nous adapterons de manière pragmatique à ce qui se passe avec la demande dans la société… Nous opterons pour les projets offrant le meilleur rendement et la meilleure valeur. »
BP dispose de 12 à 16 projets pétroliers et gaziers qui pourraient potentiellement obtenir le feu vert au cours des deux prochaines années, a-t-il déclaré.
Stratégie de transition énergétique
Le nouveau PDG a déclaré à Reuters que BP reste engagé dans sa stratégie visant à réduire la production de pétrole de 25% par rapport aux niveaux de 2019 d’ici 2030, à 2 millions de barils par jour, tout en développant ses activités dans les énergies renouvelables et à faibles émissions de carbone d’ici la fin de la décennie.
Mais en même temps, il a déclaré que BP pourrait augmenter sa production de pétrole au-delà de son objectif de 3% pour la période 2022-2027, en fonction des rendements, reconnaissant ainsi les inquiétudes des investisseurs selon lesquelles la transition énergétique de l’entreprise détruirait de la valeur.
Cette déclaration vient quelques jours après les recommandations envoyées à BP par Bluebell Capital Partners, un fonds spéculatif basé à Londres, pour se reconcentrer sur la production de pétrole et de gaz, tout en diminuant ses dépenses allouées à la transition énergétique.
Dans sa lettre, Bluebell demande à BP de ralentir son engagement à réduire la production de pétrole et de gaz de 25% d’ici 2030 par rapport aux niveaux de 2019. De plus, Bluebell met en doute la stratégie de BP visant à réduire les investissements dans ses activités de transition, telles que les biocarburants, la commodité, la recharge, les énergies renouvelables et l’hydrogène, de 60% entre 2023 et 2030.
La société d’investissement ajoute que la stratégie de décarbonisation de BP, initiée en 2020 par l’ancien PDG Bernard Looney, est basée sur une hypothèse clé qui est au mieux discutable et probablement fausse. BP prévoit une croissance cumulative de la demande de pétrole et de gaz de 2% entre 2022 et 2030, tandis que ses pairs Shell et ExxonMobil prévoient respectivement 7% et 6%. Même l’Agence internationale de l’énergie (AIE) a une prévision significativement plus élevée de 5%.
BP : investisseur dans le gaz naturel et l’hydrogène vert en Mauritanie
En Mauritanie, BP a renforcé ses investissements, en ajoutant un projet de l’hydrogène vert pour diversifier son portefeuille de projets énergétique dans le pays. La société investit actuellement dans le champ gazier Grand Tortue Ahmeyim (GTA), qui dépasse les 15 billions de pieds cubes (TCF) de réserves de gaz, partagé entre la Mauritanie et le Sénégal. Ce champ gazier, qui a connu des retards à plusieurs reprises, représente une opportunité majeure pour BP de consolider sa position dans le secteur gazier en Afrique de l’Ouest.
De plus, BP explore, également, la possibilité d’exploiter le champ gazier de Bir Allah en Mauritanie, dont les réserves dépassent les 50 TCF.
Par ailleurs, BP a signé en 2022 un mémorandum d’entente avec le gouvernement mauritanien pour lancer un projet de production d’hydrogène vert. Ce projet vise à exploiter les ressources renouvelables abondantes de la Mauritanie, telles que le soleil et le vent, pour produire de l’hydrogène propre et durable.