Représentant de PNUD Mauritanie salue l’engagement des jeunes mauritaniens à entreprendre dans les énergies renouvelables
En Mauritanie, un pays particulièrement exposé aux effets du changement climatique, l’engagement pour réduire les émissions de gaz à effet de serre est plus fort que jamais. Comme le souligne Mansour Ndiaye, Représentant résident du PNUD en Mauritanie, ce pays voit émerger une génération de jeunes entrepreneurs déterminés à jouer un rôle central dans cette transition. Parmi les initiatives remarquables, plusieurs projets dans les domaines du solaire, du biogaz et de la protection des abeilles illustrent le potentiel des ressources naturelles locales pour un avenir plus durable.
Dans les zones urbaines et périurbaines du sud de la Mauritanie, où se concentre la majorité des 5 millions d’habitants du pays, les effets du réchauffement climatique se manifestent avec plus de vigueur en dehors de la capitale, Nouakchott. Cependant, Mansour Ndiaye remarque que même les jeunes de la capitale deviennent de plus en plus conscients des enjeux environnementaux. Selon lui, le pays bénéficie d’une combinaison idéale de soleil et de vent, qui offre les conditions nécessaires pour continuer à avancer dans la transition énergétique amorcée depuis près d’une décennie.
À Toujounine, une banlieue de Nouakchott, le parc solaire géant est un exemple frappant de cette évolution. Zaied Hamadi, un jeune chef de centrale, supervise fièrement les 156 000 panneaux solaires qui génèrent 50 mégawatts d’électricité verte. Mansour Ndiaye met en avant le fait qu’en 2022, cette centrale alimentait déjà plus de 12 % de la ville de Nouakchott, tout en réduisant les coûts de production par rapport aux énergies fossiles. Pour Zaied, son travail contribue directement à la lutte contre les effets du changement climatique, en limitant les émissions de CO2, une priorité essentielle selon Ndiaye.
Un autre défi majeur pour la Mauritanie est de construire un réseau énergétique interconnecté à travers le pays, note Mansour Ndiaye. Aziza Sidi Bouna, une ingénieure de Nouakchott, a relevé ce défi en se spécialisant dans les biomasses. Elle transforme les déchets animaux en gaz méthane, une source d’énergie renouvelable pour les activités domestiques. Comme le souligne Mansour Ndiaye, Aziza ne se contente pas de produire une énergie propre, elle contribue également à l’économie locale en fabriquant des engrais bio à partir des résidus du processus de méthanisation, démontrant ainsi la viabilité économique et environnementale de telles initiatives.
L’engagement des jeunes pour l’environnement ne s’arrête pas là. Oumar Diallo, apiculteur et chercheur, participe aussi à cette dynamique en exploitant 80 ruches pour la production de miel tout en promouvant la biodiversité essentielle à la sécurité alimentaire. Mansour Ndiaye souligne que les abeilles, qui jouent un rôle crucial dans la pollinisation, sont également menacées par le changement climatique, rendant le travail de jeunes comme Oumar d’autant plus crucial. Ce dernier, tout en adoptant une utilisation raisonnée des énergies renouvelables, insiste sur la nécessité d’un soutien accru des autorités pour promouvoir ces modèles économiques écologiques.
Mansour Ndiaye conclut en exprimant son espoir que, grâce à ces efforts conjugués, la Mauritanie pourra un jour atteindre une proportion de 70 % d’énergies renouvelables dans son mix énergétique, un objectif qui transformerait radicalement l’avenir du pays.