SNIM et CWP Global signe un partenariat pour la décarbonisation de la production de fer en Mauritanie
La Société Nationale Industrielle et Minière (SNIM) et CWP Global ont signé un accord visant à explorer des opportunités de décarbonisation de la production de fer en Mauritanie, selon le communiqué publié par CWP. Ce partenariat pourrait aboutir à la création d’un nouveau hub de production et d’exportation de fer vert en Mauritanie, lié au projet d’hydrogène vert AMAN de CWP Global situé dans le nord-ouest du pays.
Le projet AMAN, tel que détaillé dans le communiqué de CWP Global, prévoit la mise en place d’une infrastructure de réduction directe du fer (DRI) alimentée par de l’hydrogène vert, capable de convertir le minerai de fer brut mauritanien en millions de tonnes de fer briqueté à chaud (HBI) vert par an. Ce fer briqueté serait principalement destiné à l’industrie sidérurgique européenne, qui cherche à réduire son empreinte carbone. Le HBI vert, produit sans émissions de CO2, représente une solution essentielle pour la décarbonisation de l’industrie de l’acier en Europe.
Le HBI vert remplace le procédé de réduction du fer actuellement effectué par des hauts fourneaux, lesquels émettent environ deux tonnes de dioxyde de carbone par tonne de fer réduit, selon le communiqué de CWP Global. En adoptant cette nouvelle technologie, le projet pourrait potentiellement réduire des millions de tonnes de CO2 par an. Cette initiative s’aligne parfaitement avec les politiques de décarbonisation industrielle et les objectifs climatiques européens.
L’accord de principe a été signé la semaine dernière lors d’une réunion à Nouakchott, en présence de représentants du gouvernement mauritanien ainsi que de hauts responsables de Primetals Technologies et de Midrex Technologies, leaders dans les technologies de réduction directe du fer, a précisé CWP Global dans son communiqué. Cette collaboration témoigne de l’engagement commun à promouvoir des solutions durables et innovantes pour l’industrie minière et sidérurgique.
Les usines DRI prévues consommeraient de l’hydrogène vert, de l’eau et de l’électricité provenant du projet AMAN, et raffineraient des millions de tonnes de minerai de fer brut fourni par la SNIM, selon le communiqué de CWP. Ce projet pourrait positionner la Mauritanie comme un leader mondial dans la production et l’exportation de HBI vert, un produit à haute valeur ajoutée grâce à sa densité, sa résistance et son faible risque d’oxydation.
Le projet AMAN à pleine échelle devrait déployer environ 18 GW d’énergie éolienne et 12 GW d’énergie solaire, avec une production annuelle potentielle de 110 TWh, comme l’a détaillé CWP Global dans son communiqué. Cela permettrait de produire jusqu’à 1,7 million de tonnes d’hydrogène vert par an, applicable à divers dérivés comme l’ammoniac vert, le DRI/HBI vert pour la sidérurgie, ou l’hydrogène liquide. CWP Global vise à rendre le projet prêt pour l’ingénierie de base détaillée (FEED) d’ici fin 2025, avec une production prévue d’ici la fin de la décennie.
Actuellement, la SNIM est le deuxième plus grand producteur de minerai de fer en Afrique et possède ses propres infrastructures ferroviaires et portuaires. En 2023, elle a produit et exporté environ 14 millions de tonnes de minerai de fer, générant un revenu de 1,25 milliard de dollars, comme mentionné dans le communiqué de CWP Global. Le gouvernement mauritanien envisage de doubler ou tripler cette production dans la prochaine décennie, pour atteindre environ 30 millions de tonnes par an.
Lors d’une visite en Mauritanie en février 2024, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a confirmé la priorité stratégique de l’Europe pour l’hydrogène vert mauritanien, déclarant : « Produire du fer et de l’acier verts à partir de l’hydrogène vert et les exporter vers l’Europe », selon le communiqué de CWP Global. La décarbonisation de l’acier, qui représente environ 11 % des émissions mondiales de carbone, est une priorité cruciale dans la course vers la neutralité carbone.